D’un appel à projet citoyen à la création d’un espace public, le projet de La Nizanerie à l’initiative du collectif Fil a accueillit de multiples débats, ateliers, événements festifs, proposés par le collectif ou initiés par des habitants. Née de la volonté de révéler un lieu et d’accompagner la création d’une rue au cœur d’un ancien quartier ouvrier, la Nizanerie se veut être un témoin actif de la vie de ce quartier tout autant qu’un acteur de son évolution.
- Urbanisme, Implication citoyenne
- Janvier 2013 – Juin 2014
- Quartier République les Ponts, Nantes
- La Nizanerie est le premier projet du collectif Fil, initié par l’appel à projet citoyen Green Capitale il a été soutenu financièrement par la Fondation de France.
» La rue Paul Nizan, vous connaissez ?
– Ah, le grand parking défoncé près de République en face du Lidl? … C’est là qu’ils vont installer leur bus rapide, le Chronobus. Mais allez voir la Nizanerie, à l’entrée … ça vaut le coup d’oeil ! » Surprenant, ce point de vue sur ce lieu en mutation En plus il y a une expo, intitulée «Grand Chantier Participatif d’Apprivoisement», Apprivoisement de quoi? De cette rue ? Par les habitants ?! Mais comment ? Assez simplement finalement, chacun est invité à déposer « ces objets et matériaux dont nous ne savons plus que faire, nos idées, nos humeurs », et la Nizanerie mettra à disposition une boite à outils pour que cette récolte d’un peu partout (mais surtout d’ici) soit transformée au gré des trocs de savoirs et d’envies dans ce grand jardin collectif.
Je nous imagine déjà construire ensemble, à coups d’échanges de bon procédés et de savoir-faire, ici un composteur collectif, là des bacs de jardinage à hauteur variable, plus loin un mur d’expression avec des tiroirs à remplir tous les jours de nouveaux trésors, pourquoi pas une petite scène pour accompagner les soirées près du resto … Que les voisins apportent la débrouille, l’humour, la créativité, l’inattendu, et construisent un ordinaire à haute valeur ajoutée pour une parenthèse incongrue et revigorante au coeur du quartier … Qu’importe la durée de la traversée, deux minutes ou une journée, toujours est-il qu’on en ressort un peu plus vivant.
Il me tarde d’y être ! »
.La Nizanerie phase 1
La Nizanerie est un lieu et un projet, né en 2013 à l’initiative du Collectif Fil suite à l’appel à contributions Green Capitale lancé par Nantes Métropole, qui soutenait l’impulsion de projets citoyens sur la thématique de la ville durable.
Le projet proposait de transformer la rue Paul Nizan en un lieu de rencontre et de dynamique de projets, construit avec et par les habitants; un lieu d’expérimentation du vivre ensemble au cœur du quartier des Ponts.
Pour le Collectif Fil, il s’agissait d’engager la co-construction d’un lieu de vie qui puisse nourrir une nouvelle vision de l’espace public et de l’urbanisme, construite collectivement sur un territoire apprivoisé.
Projet novateur, hybride, à la forme re-définie à chaque instant, la Nizanerie s’est construite avec le temps, les rencontres et les initiatives de chacun, habitants et associations du quartier.
Ce lieu/projet est une boite à outils qui s’appuie sur trois lieux :
* Lieu du faire – un lieu dans lequel chacun peut participer par l’action, qui favorise l’initiative, l’apprivoisement et l’appropriation de l’espace public
* Lieu ressource – un lieu qui met en réseau des habitants et acteurs locaux, valorise les échanges de compétences, renforce la solidarité et les projets communs
* Lieu relais – un lieu qui met en débat la transformation urbaine et la transformation sociale, relie les acteurs et transmet leurs idées
Au fil de l’année 2013, la Nizanerie est devenu un catalyseur de projets identifié sur le quartier.
Le projet a révélé une pertinence de ses actions face aux besoins du quartier des Ponts :
Par sa dimension sociale :
Le projet a révélé un besoin de structures d’accueil et d’animation qui agissent sur l’espace public, flexibles, ouvertes, centrée sur la proximité et la mise en réseaux des acteurs locaux, en complémentarité de l’offre socio-culturelle existante.
Par sa dimension collective :
Le projet a révélé un besoin de regroupement des associations et des habitants autour d’une entité permettant la mise en partage des expériences, des compétences, des actions.
Il s’agit de favoriser le groupement et le partenariat, la transdisciplinarité, la mutualisation des énergies et des projets, pour améliorer la portée et la qualité des actions locales.
Par sa dimension participative :
Le projet a révélé un besoin d’un véritable outil de concertation qui s’inscrive dans la durée sous la forme d’un système dynamique qui construit et se construit. Il s’agit de créer l’espace du débat, des propositions, mais également de l’action sur l’espace public pour mettre en place un espace citoyen qui puisse interroger et expérimenter tous les domaines d’activité de la cité (culturelle, sociale, urbanisme, environnementale, économique,…). Ces collaborations font l’objet en particulier d’une action pédagogique pour mettre en relation les différents acteurs (habitants, associations, institutions).
Par sa dimension urbaine :
les temps d’échanges et d’activités avec les habitants ont formé une matière analytique très riche pour nourrir les projets de transformations du quartier tout en permettant la revitalisation du cœur du quartier.
La Nizanerie, Lieu ressource, lieu relais, lieu du faire.
- Ateliers d’apprentissage
- Ateliers de création collective
- Ateliers libres
- Ateliers d’esprit critiques
- Evénements
- NCG – Graine de Jardin
- Communication
- Itinéraires
Ateliers d’apprentissage
Ateliers de création collective
Autour de l’espace public mis à disposition pour la Nizanerie, le Collectif Fil a organisé et accompagné l’émergence de projets individuels et collectifs. Le premier projet collectif et fédérateur a été celui du kiosque, lors des ateliers de mars à septembre 2013. Les ateliers se sont ensuite organisés sous forme de groupes thématiques plus autonomes dans les créations : groupe jardinage ; construction de mobilier ; aménagement du kiosque ; compost ; animation. Une réunion hebdomadaire puis bimensuelle de la Nizanerie tous les mercredi soirs a permis la coordination et validation collective des activités des groupes thématiques.
Ateliers libres
L’espace public de la Nizanerie suscite progressivement des initiatives habitantes. Si le collectif Fil accompagne la plupart d’entres elles, la nécessité de pouvoir laisser libre à chacun l’utilisation du site et de choisir ses moments d’usages du lieu est venue rapidement. Le lieu commence à exister et c’est un espace public ouvert avant tout. Après la mise en place de règles de respect des réalisations et initiatives de l’autre, nous avons souhaité permettre une autonomie de gestion et de création.
Outre les usages libres et quotidiens de l’espace partagé, repas du midi, lecture, repos, jeux…des moyens pour créer et réaliser les projets sont mis à la disposition des habitants (cabane de stockage, de jardinage, outils simples, matériaux). Cela implique également de pouvoir venir entretenir l’espace partagé ainsi d’autant plus approprié. (Arrosage du jardin…)
Cependant, la mise en place de ce type d’ateliers libres demande bien des règles communes d’usages ainsi qu’un contrôle, qui peut évoluer vers l’autogestion sur le long terme, et un entretien de l’espace commun. Pouvoir réaliser des projets de manière autonome et individuellement sur un espace partagé est important pour la mise en vie d’un quartier mais cela doit s’accompagner de moments collectifs de partage qui permettent de réguler l’intérêt collectif et l’intérêt particulier. C’est pourquoi, des réunions hebdomadaires ouvertes ont été mises en place, pendant lesquelles les porteurs de projets étaient invités à présenter leur projet au groupe.
Ateliers d’esprit critique
Le cycle de débats « La ville comme bien commun, à la reconquête des espaces publics» avait pour objectif d’alimenter une réflexion sur la ville, en y conviant tous ses participants : du voisin à l’aménageur.
Les débats avaient lieu tous les premiers lundi du mois dans la Maison de quartier de l’ile.
Le retour d’expérience de la Nizanerie était un support, au même titre que l’expérience de chacun. Chaque débat s’appuyait sur la restitution du précédent. Les débats ont regroupé des habitants, des membres associatifs, des étudiants, des personnes extérieures intéressées par le sujet, des partenaires du projet La Nizanerie.
Evénements
Graine de Jardin
Communication
De la présence sur site, à l’affichage, à la rumeur de quartier, jusqu’à la fanfare de rue ; du bouche à oreille, jusqu’au travail avec les réseaux existants, nous avons cherché à multiplier les supports pour toucher des publics différents avant tout issus du quartier. Ces supports aux portées locales, sont progressivement accompagnés lors de l’année 2013, par l’émergence du site internet et d’une page sur les réseaux sociaux, mis en place par des habitants soucieux de communiquer sur leur quartier. Assurer une présence sur site est sans doute le meilleur moyen pour faire exister un projet dans l’espace public, cependant, sur le long terme, cela demande beaucoup d’énergies et de moyens. Des outils de médiations et d’explication du projet sont progressivement mis en place sur place pour permettre le relais dans la transmission du projet.
Itinéraires
La technique des itinéraires, selon la méthode de Jean-Yves Petiteau permet à des acteurs du quartier, habitants ou techniciens, d’exprimer un territoire à travers la parole et la marche. Les participants nous emmènent, nous ‘’transportent’’, et sont seuls guide de nos pas. La restitution de ces portraits de ville et de vie, itinéraires, est pour nous un moment de mettre en valeur la parole de ceux qui construisent et vivent le quartier. De l’urbanisme de papier à celui de terrain, enfin de l’urbanisme de l’usage et celui de tous les jours, les itinéraires permettent surtout de donner la parole pour la transmettre et la confronter.